L'utilisation de l'Art dans toutes ses expressions comme interface entre l'imaginaire, l'inconscient ou le délirant et le thérapeute remonte aux débuts du XIXè. siècle, lorsque le marquis de Sade mettait en scène des pièces de théâtre à la maison de santé de Charenton avec un plateau de comédiens où les malades se mêlaient à des acteurs professionnels et à des soignants. L'art est alors utilisé comme un dérivatif à l'aliénation pour les malades.

De cette notion de diversion, l'art-thérapie va évoluer aux Etats Unis vers le "passe-temps", ou l'occupation thérapeutique, puis la réadaptation ou la rééducation voire la "rédemption sociale"; l'ergothérapie était née (du Grec ergon thérapeia: littéralement le soin par le travail). Les activités étaient alors logiquement plus tournées vers l'artisanat.

Pour les soignants, et au premier plan les psychiatres, l'art-thérapie est autant un moyen diagnostic que thérapeutique; énigmes ou "hiéroglyphes" offerts par l'inconscient créatif ou l'imaginaire du malade à l'intelligence du thérapeute. CHARCOT (1) et ses élèves en France furent les pionniers du décryptage des œuvres artistiques des malades mentaux.
FREUD (2) en fera l'interprétation psychanalytique en cataloguant les pathographies.
Les applications au diagnostic sont toujours largement utilisées en pédo-psychiatrie où le dessin fait partie intégrante de la consultation et au travers de tests comme celui de RORSCHACH où l'on soumet des images en forme de tâche aux commentaires du patient.

"L'art des fous" va de plus en plus côtoyer les courants de l'époque: surréalisme, art primitif préhistorien, océanien ou africain, art brut qui s'épanouit au XXè. siècle avec CHAISSAC et surtout DUBUFFET (4) qui va personnellement beaucoup s'en inspirer. On retrouve ce long cheminement au travers des travaux de Marcel REJA (5), Walter Morgenthaler (6) et Hans Prinzhorn (7) qui vont idéaliser la folie comme le summum de la pureté primitive. D'autres, comme André Breton (8) sur le plan littéraire, s'attacheront à détailler les relations de ces divers courants artistiques à la lisière desquels "l'art des fous" jette des passerelles entre le conscient et l'inconscient, le réel et l'imaginaire…

Mais l'art-thérapie se démarque fondamentalement de l'art brut quant à la finalité des œuvres: le malade s'exprime au travers de son œuvre pour un public restreint: l'équipe thérapeutique et sûrement pas la foule des expositions. On constate une progression dans la chronologie de ses œuvres avec parfois une nette détérioration de l'imaginaire et de la créativité qui traduisent l'amélioration de l'état psychique propre à ravir le thérapeute mais pas l'amateur d'art.
En revanche l'œuvre d'art brut ou surréaliste tout en naissant de façon similaire dans l'imaginaire et avec la créativité de l'artiste est destinée à un large public; ce n'est plus un message à l'équipe soignante mais un témoignage aux autres et à l'humanité.

Actuellement il existe de nombreux ateliers d'art-thérapie en France, notamment au niveau de CHU comme à l'Hôpital Purpan-Casselardit de Toulouse où «…l'art-thérapie est un complément efficace du traitement médicamenteux… Ce n'est pas une auto-thérapie, mais plutôt un accompagnement par le psychothérapeute du processus de création, un processus de transformation des capacités d'expression de soi…» Dr François Garnier, responsable de l'unité psychothérapeutique au CHU de Toulouse.
Et des "partenaires" du système de santé montrent leur intérêt pour ces expérience thérapeutiques et artistiques en organisant des expositions ou des conférences (Laboratoires Sanofi-Synthélabo, Cnam Midi-Pyrénées)

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(1) Jean Martin Charcot (Paris, 1825 - Morvan, 1893)
(2) Sigmund Freud (Freiberg, Moravie (aujourd'hui Príbor, Tchéquie), 1856 - Londres, 1939)
(3) Hermann Rorschach  (Zurich, 1884 - Herisau, 1922)
(4) Jean Dubuffet (Le Havre, 1901 - Paris, 1985).
(5) Pseudonyme sous lequel le Dr Paul Gaston Meunier publia L'art chez les fous. Le dessin, la prose, la poésie.
(6) Walter Morgenthaler, psychiatre allemand qui a publié en 1921 une monographie consacrée à un malade mental Adolf Wölfli.
(7) Hans Prinzhorn, Docteur en psychiatrie, en philosophie et histoire de l'art d'origine allemande qui publia en 1922 un ouvrage sur l'art des fous.
(8) André Breton (Tinchebray, Orne, 1896 - Paris, 1966),  médecin et écrivain français animateur du mouvement surréaliste.

Ensemble, acrylique sur carton 100 x 70 cm (Œuvre d'une patiente)	Pot à crayons, (100 x 80 mm) Poterie réalisée et décorée à la main (Œuvre de Monique P.)	Paysage avec personnages (645 x 500 mm) Signé et daté (17/10/2001), gouache sur papier (Œuvre de Monique P.)
Bonhomme, gouache sur papier 500 x 645 mm (Œuvre de Monique P.)	L'Arbitre, gouache sur papier 645 x 500 mm (Œuvre de Monique P.)	Bouquet, gouache sur papier 500 x 645 mm (Œuvre de Monique P.)
Fillette, gouache sur papier 500 x 645 mm (Œuvre de Monique P.)	Baignade, gouache sur papier 645 x 500 mm (Œuvre de Monique P.)	L'envol, gouache sur papier 500 x 645 mm (Œuvre de Monique P.)
Fleurs, gouache sur papier 500 x 645 mm (Œuvre de Monique P.)	La cruche et le coq, gouache sur papier  645 x 500 mm (Œuvre de Monique P.)	Le Pan, gouache sur papier 500 x 645 mm (Œuvre de Monique P.)
La plage, gouache sur papier 500 x 645 mm (Œuvre de Monique P.)	Le plongeur, gouache sur papier 645 x 500 mm (Œuvre de Monique P.)