La belle dame violette, Gaston CHAISSAC
1960, huile sur bois
Gaston CHAISSAC est né à AVALLON dans une famille d’artisans aux faibles moyens; il ne fréquentera pas d’école de peinture ni atelier des Beaux-Arts mais sera très vite placé comme apprenti marmiton, quincaillier puis bourrelier et enfin cordonnier ( à l’origine de son surnom « le bouif »).
C’est dans ce métier qu’il s’installe à Paris en 1937, logeant chez son frère dans un immeuble qui abrite aussi le peintre Allemand réfugié Otto Freundlich et sa compagne Jeanne Kosnick-Kloss; ils vont rapidement se lier d’amitié avec le jeune Chaissac, l’encourger à dessiner aux crayons de couleur, puis l’initier à la gouache, la peinture à l’huile et même à l’Art du Vitrail. Freundlich qui a découvert l’art primitif dès 1908 a évolué vers l’abstraction à partir de 1911, année où il était le symbole de « l’art dégénéré » à l’exposition de Munich (organisée par les nazis).
Chaissac va être très productif, créatif
avec toutes sortes de matériaux de récupération faute
de moyens (souches, racines, passoires, vaisselle cassée, cuir,
papier peint…), il va dessiner à l’encre de chine, peindre et écrire
de façon soutenue à ses amis Paulhan, Queneau, Jean Cassou…(plusieurs
lettres par jour) mais aussi à des inconnus dont il lui arrivait
de récupérer les noms dans les annuaires du téléphone.
Il écrira aussi des poèmes et des articles (entre autres
ceux publiés par A. Bloc dans Art d'aujourd'hui), des chroniques
pour la N.R.F. (1954) et d’autres écrits (Les Inspirés et
leurs demeures, 1952): il y racontait sa vie de tous les jours mais aussi
les sources de son inspiration. « Je poursuis deux buts très
différents: donner à mes peintures naïves, dessins d’enfants,
toujours plus de simplicité et c'est une chose pas aussi facile
qu’on pourrait l’imaginer. Quant à mes dessins abstraits à
la plume, je peux les pousser à un très haut degré
de raffinement: ils représentent mes pensées intimes, mes
rêves, mes aspirations, mes déceptions…»
Il qualifie lui même ses créations de «
rustiques
» et de « naïves », il va pousser l’expérimentation
pour «…dessiner comme les enfants…»(1) jusqu’à
travailler avec les deux mains, la bouche et même avec des poids
suspendus aux poignets.
« Un maître nous est né
» disait de lui Otto Freundlich, et artistes et intellectuels
s’intérèssent très vite à son œuvre: masques,
visage toujours de face, totems recouverts de collages hauts en couleurs
de papiers peints cernés de noir… Chaissac est un primitif et laisse
« la couronne de prince de l’art brut » à Dubuffet
qui a remarqué ses peintures au Salon des Indépendants en
1945. Chaissac exposera aussi à Paris en 1961, chez Iris Clert et
à New York en 1964.
A partir de 1948 il quittera Paris pour la Vendée
où il terminera sa vie en 1964 dans un relatif isolement et l’incompréhension
de ses proches en dépit des visites de ses amis Dubuffet, Benjamin
Perret, Gilles Ehrmann et de l’énorme correspondance qu’il recevait.
![]() Clochepote,
Jean DUBUFFET
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![]() Madame Cruche, Gaston CHAISSAC
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Vous pouvez admirer ces peintures d'enfants.
Vous pouvez obtenir un agrandissement en cliquant sur les images.
Carine, 4ans |
![]() Magalie, 2 ans |
![]() Gwendoline, 13 ans Pastel gras sur papier 21 x 29,7 cm |
Carine, 4 ans |
![]() Maelle S. 6 ans |
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Dernière mise à jour: 20.12.2004
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